Sortir en nature par temps froid

Sur les traces du campagnol

Piste de campagnol

Il n’est pas toujours facile de s’extraire de sous la couette pour sortir en nature lorsque les températures extérieures naviguent en dessous de zéro degré. Ces conditions sont pourtant l’occasion d’observer une nature qui, figée, se montre tour à tour radieuse, si le soleil veut bien se montrer, ou mystérieuse, si ce sont les brumes qui l’enlacent. Un plaisir qui doit le rester et qui le restera si vous prenez la peine de vous vêtir convenablement. Cela semble une lapalissade, pourtant, s’il est relativement facile de trouver de quoi s’habiller chaudement sous nos latitudes, il est plus difficile de combiner un confort thermique relatif à l’arrêt au même confort thermique en phase de déplacement, et vous pourrez multiplier les couches techniques autant que vous le voudrez, ou pourrez, elles ne vous serviront à rien une fois que vous serez trempés de sueur.

Un rafraîchissement… des idées, étant parfois bénéfique, et quelques fois nécessaire, je vous invite à lire, ou relire, l’article que j’avais écrit sur le sujet en Février dernier. Il aborde l’habillement par temps froid sous l’angle du photographe/observateur nature, mais est largement extensible à toutes les activités extérieurs, actives, passives, ou mélangeants les deux.

Lien vers l’article : Se protéger du froid en photographie nature

J’y aborde la notion de système (certains d’entre vous sont probablement familiers du système 3 couches), et n’ai pas changé grand chose à celui que je présente dans cet article qui reste, selon ma propre expérience, une excellente base de départ qu’il vous sera toujours possible de faire évoluer ensuite afin de mieux coller à vos propres besoins.

Afin de l’améliorer dans le cadre de ma pratique, j’ai remplacé cet automne le pantalon Bergans Venabu – qui reste mon choix par temps sec et clément – par un Norrona « Heavy Duty Hybrid Pants » Dovre (lien site de la marque). C’est un pantalon hybride auquel je fais référence dans mon paragraphe sur le Venabu, et s’il est effectivement un peu plus bruyant qu’un pantalon en coton ou polycoton, ses empiècements en membrane sur les fesses et aux genoux permettent de s’agenouiller ou s’asseoir en terrains humides tout en restant sec. Sa matière principale, le polyamide, est relativement fluide (sensation de coton au toucher), (très) déperlante, très coupe vent, et avec le grammage élevé dans lequel est proposé ce pantalon, très (très) résistante à l’abrasion et à la pénétration de tout ce qui pique (épines, ronces, etc…). Il intègre de plus des crochets en bas des jambes qui permettent de le fixer aux lacets des chaussures ce qui transforme le bas de pantalon en guêtres. Je le teste depuis 2 mois, et c’est vraiment très efficace dans l’ensemble. C’est cher, mais si vous en avez l’utilité, c’est probablement ce qui se fait de mieux en ratio confort/performance.

Enfin, je vais changer les gants de ski (très bruyants) qui me servaient durant les phases d’attente en affût par des gants en laine feutrée (Outdoor Designs Tyrol). C’est (très) chaud, assez coupe vent, relativement étanche à l’eau tant qu’il ne s’agit que de neige (la laine feutrée est très hydrophobe), ça ne me semble pas trop fragile, et ils sont surtout totalement silencieux. De plus, dans le cadre de ma pratique, ils me permettent d’accéder aux fonctions principales de l’appareil photo sans avoir à les enlever (pour les réglages fins et/ou l’accès aux menus de l’appareil, il faudra en revanche les retirer). Ce dernier point n’était pas recherché, mais par très grands froids, ce sera un avantage indéniable ! Je n’ai pu que les essayer pour le moment, mais nul doute qu’en combinaison de sous gants en laine et gants en cuir (afin de parfaire l’effet coupe vent et protéger les sous gants de l’humidité), ils représentent potentiellement le maître choix que je recherche depuis un moment !

En respectant ces quelques bases, sortir de votre lit, puis à l’extérieur même par temps froid, ne devrait plus être un calvaire, et peut-être devenir un plaisir !

À bientôt,
Hervé

Quand l’hiver glisse sur l’automne

Famille, petits problèmes de dos, temps exécrable, remises en questions, connexion internet capricieuse ou inopérante depuis quelques jours, les bâtons ont été nombreux ces dernières semaines pour nuire à ma production d’images, ainsi qu’à ma sérénité. Comme je dois également confesser un manque d’organisation, ou de priorisation pour m’être attaqué à trop d’éléments à la fois, le résultat est que le retard s’accumule sur tous les fronts… à commencer par le plus visible, ici même !

Je vous propose donc une petite mise à jour dans le joyeux capharnaüm de mes travaux, entre échafaud… ages (!), et pots de peinture (mieux que goudron et plumes) !

La variété de sujets est à l’image de celle du temps depuis un mois, et de mes sorties qui préparent l’hiver et la recherche de nouveaux territoires plus qu’elles n’essaient de favoriser la rencontre avec la faune : besogne parfois frustrante, en terme de résultats, mais essentielle et fondatrice. Il est donc ici parfois question de couleurs, des premières neiges en compagnie des chamois, de brouillards épais, de ces éclaircies qui quelques fois transpercent la grisaille et le froid…

Brouillard dans la vallée

Lendemain de pluie…

Essentiellement, et ça n’a rien à voir avec les températures, la faune se cache. Il faut alors pas mal d’obstination pour rencontrer des sujets, nerveux. N’espérer pas le faire en milieux découverts : à moins de troquer vos yeux pour ceux d’une chouette et jouer votre chance de nuit. Si en revanche vous connaissez ces petits sentiers qui secrètement serpentent dans les buissons, que vous vous armez de patience, et qu’un – long – tête à tête avec vous même en bras de fer contre votre impatience ne vous effraie pas, alors peut-être aurez vous la chance à la dérobée de constater qu’ils sont toujours là…

chevrette, capreolus capreolus

Discrétion automnale

Une bien maigre récompense pour plusieurs heures de patience, mais le plus souvent, tant que la neige n’aura pas fait taire les fusils, et excepté les débandades que vous aurez parfois provoquées, voilà ce dont vous devrez vous contenter…

Palette de couleurs automnales

Palette d’automne

Il existe heureusement d’autres sujets, y compris faunistiques, qui, moins persécutés, restent conciliants. N’ayant pu prendre de photos durant le rut pour cause de temps exécrable – ce qu’il faut qu’il soit vraiment pour m’empêcher de sortir le matériel – j’arrivais un peu après la bataille, et les guerriers étaient déjà au repos…

Entre deux visites, les repérages continuent, et si la faune se cache, il est quelques endroits prometteurs.

Puis ce sont les premières chutes de neige qui m’invitent à un retour bref sur les crêtes dans un brouillard épais, l’automne est fou et s’offre dans toute sa diversité, mais c’est déjà un grand pas vers l’hiver qui est franchi ici.

À bientôt.
Hervé

Chamois pour tout le monde

La demande m’ayant été faite plusieurs fois par email, je vais faire en sorte de faire apparaître les exifs des images à partir de cet article. Ces exifs apparaîtront sous les images lorsque vous cliquerez dessus pour les agrandir… ou simplement en passant le pointeur de la souris au dessus des images (sauf dans les galeries). Ce supplément s’étendra progressivement au reste des images du site : progressivement car je dois les rentrer à la main, ce qui est un peu long et fastidieux !
Puisque tout le monde ne dispose pas des extensions permettant de les faire apparaître directement, cela m’a semblé être la meilleure façon de faire pour que tout le monde puisse en profiter de manière transparente. En attendant que je trouve éventuellement mieux.
Chamois, Rupicapra rupicapra

Petit déjeuner

Je l’ai déjà dit, je le dis, et je le redirai, la photographie de nature n’est pas une science exacte : de là à vous faire passer des chamois pour des cerfs, il n’y a qu’un pas…

Il y a des semaines, comme celle-ci, où rien ne se passe comme prévu. J’avais anticipé pour diverses raisons une semaine raccourcie, et deux sorties cerfs dont l’une, je le savais, ne donnerait rien (probablement : sans quoi je ne l’aurais pas faite). Si la première a tenu ses promesses : je n’ai effectivement pas vu/entendu un seul cerf… pis j’ai été dérangé toute la matinée par des chasseurs ;  je n’avais en revanche pas anticipé la surprise (du genre mauvaise) qui m’attendait lors de la seconde, où je me suis retrouvé pantois devant un panneau interdisant l’accès à la chaume de mes espoirs Sous des airs de Taïga : route barrée jusqu’au 18 Octobre pour abattage d’arbres et risques de chutes de pierres… !

Imprévu que je pensais compenser en me rendant sur une autre place de brame, non repérée cette année, mais visitée maintes fois par le passé. Gag, de mauvais gout, c’était un autre panneau qui m’attendait, genre « chasse en cours »… ahem !…

N’ayant plus le temps d’engager un plan C, et l’heure avançant tout doucement (replacé dans le contexte, il devait être 6h45), je me suis finalement retrouvé une demi-heure plus tard au sommet du Hohneck, presque surpris, et en route vers les chamois.
Il fait plus frisquet que je ne le pensais, je n’ai pas de polaire car je pensais photographier en sous bois 400 ou 500m plus bas en altitude, et la partie photo s’annonce difficile car je suis dans les nuages, fouetté par une petite bruine que rabat le vent.

Vous ai-je déjà dit qu’il était des jours comme ça, où rien en va ? Non ?…

La période se prêtant à ce genre de déconvenues, il ne faut toutefois pas y accorder trop d’importance et savoir positiver pour rebondir sous peine de rentrer bredouille. Et comme j’avais planifié d’aller voir les chamois durant le mois de Novembre, période du rut, ces retrouvailles sonnaient comme une phase de repérage, anticipé, et une prise de température à environ 1 mois de leur pic d’activité.

N’étant pas revenu sur les hauteurs depuis un an environ, ayant essuyé mon lot d’imprévus cette semaine, je ne prends pas de risque et m’installe quelques minutes plus tard dans une petite dépression sur un versant qui ne m’a que rarement déçu par le passé. Quelques sifflements de chamois au loin m’indique que les mâles commencent un peu à s’échauffer. Un peu trop tôt pour parler de rut, mais quelques scènes observées au loin ne laissent aucun doute sur la mise en route prochaine des hostilités, les mâles se cherchent déjà des poux.

Chamois, Rupicapra rupicapra

Chamois dans la brume

J’allais me rapprocher d’un groupe d’une vingtaine d’individus non loi et à la faveur d’un monticule, quand j’aperçois un mouvement sur ma droite. Un mâle satellite solitaire m’a vu bouger, mais comme il fait encore très sombre, et que je ne me suis pas totalement relevé, il ne sait pas trop ce qu’il a vu. S’ensuit alors une longue période où il s’approchera de moi, poussé par sa seule curiosité, et toute une phase où il fera semblant de brouter tout en relevant rapidement la tête pour essayer de trahir un mouvement suspect. Probablement du fait du rut qui se rapproche, un jeu qui ne dure habituellement qu’un quart d’heure durera cette fois-ci une bonne demi-heure trois quart d’heure ! Les premiers clichés (voir « Chamois dans la brume » ci-dessus) se font à 1/10 de seconde et 6400 iso, avec une netteté qui au 500mm confirme que mon choix quelques semaines plus tôt d’un trépied en bois Berlebach et d’une tête pendulaire Dietmar sont judicieux avec une telle longueur focale (équivalente à 750mm du fait du capteur APS-C), et pour dire vrai, lorsque j’ai commencé cette sénace, je n’avais encore jamais déclenché avec des vitesses aussi basses et me demandais ce que ça allait donner comme déchet. Il fut très faible… et à chaque fois dû à l’opérateur (notamment sur des tentatives de filés qui ont échoués), ou aux mouvements du sujet. J’en suis désormais totalement convaincu, ce duo offre une stabilité redoutable assez facile à exploiter.

Chamois, Rupicapra rupicapra

Surveillance du domaine

Très rapidement, bien qu’il me sache présent et me regarde de temps à autre, ce Chamois se désintéressera de moi paissant à des distances allant d’une petite quinzaine de mètres à quelques mètres seulement… parfois trop près pour faire une image au 500mm ; ce qui explique le peu d’images d’ambiance et la forte proportion de portraits dans ma sélection. Une prise de température utile, donc, et qui me montre que je devrai reculer ma position habituelle lorsque le rut battra son plein !
La lumière ne reviendra jamais vraiment durant cette séance, mais j’aurai néanmoins eu beaucoup de plaisir à partager cette intimité avec ce bouc qui aura accepté ma présence jusqu’au bout, au point qu’une fois repu, alors qu’il siestait derrière un sorbier, je suis reparti en rampant, soucieux de ne pas le déranger, il releva à peine la tête lorsque je me suis relevé à une cinquantaine de mètres ! Si j’avais soupçonné cela, je me serais éloigné avant pour aller faire des photos du groupe qui, désormais redescendu, n’était plus accessible. Mais l’heure n’était pas aux regrets, car, ma carte mémoire pleine, et les quelques scènes observées au cours de cette journée m’apparaissaient comme autant de signes encourageants à l’horizon de la mi-Novembre, rendez-vous est pris.

La suite sous forme de galerie… il n’y a plus qu’à imaginer le vent de face qui m’apportait le doux parfum de mon acolyte du jour, à peine dilué dans les brumes  🙂
À noter qu’hormis pour l’image qui inaugure l’article, les images sont placées dans l’ordre de prise de vue, ce qui est un bon moyen de comprendre comment la « lumière » a évolué ce jour là presque aussi fluctuante que la distance du chamois !… mais place aux images.

Vous pouvez bien entendu me contacter pour toute demande d’informations complémentaires.

Sous des airs de Taïga

Petite Taïga vosgienne

Dernières brumes

Petite mise à jour un peu spéciale aujourd’hui puisqu’elle ne traite pas d’un sujet particulier, mais du partage d’un environnement que j’aime beaucoup et qui constituera ces prochaines semaines mon air de jeu afin d’essayer de couvrir le brame du cerf.
Parti « léger » avec seulement un compact,… et mon D7000 monté d’un 500mm, le but n’était pas tant, encore, à la rencontre qu’au repérage et prise de température afin de voir où en étaient les cerfs. Certaines images souffrent d’ailleurs de ce choix technique du compact, qui, bien que relativement performant dans sa gamme, a eu beaucoup de peine à avaler la dynamique de certaines scènes.

Il est environ 6h30 lorsque j’arrive sur les lieux. Parti une demi heure auparavant en voiture, je prends soin d’arriver sur ma zone de stationnement éclairé seulement par les veilleuses de ma voiture, et en roue libre au bénéfice d’une légère déclivité. J’aurai encore une petite dizaine de minutes de marche avant d’arriver sous un épicéa un peu particulier. Trois ans que je ne suis pas venu ici, mais où file donc le temps ? Je suis impatient…
Au sortir de la voiture, à 800m d’altitude, la douceur ambiante n’augure rien de bon en ce qui concerne l’activité des cerfs. Ce sont en revanche des conditions assez idéales en vue de repérages puisque l’activité devrait être assez faible, d’autant que nous sommes en montagne et que même en plaine les cerfs commencent seulement à réellement bouger. Je me charge hâtivement de mon sac à dos, et progresse dans une obscurité quasi totale, aussi silencieusement que possible sur un chemin forestier caillouteux, avant de bifurquer vers ma gauche sur la place tant convoité. Je n’y vois rien, mais… rien n’a changé, et c’est toujours sur un petit barrage de pierres que la traversée du ruisseau qui serpente dans la chaume se fait. Dans le noir, et un peu chargé comme je le suis, mieux vaut avoir le pas assuré, mais les repères n’ont pas changé, et c’est donc bien sur l’autre berge que j’atterris… plus que 50m à pas de loup, et je pourrai me glisser sous les quelques épicéas convoités. Quelques raires lointains m’indiquent la présence des rois, mais leurs espacements m’indiquent que, si tout couve, les amours ne brûlent pas encore sur cette chaume. Je ne peux pourtant m’empêcher de sourire, car leur présence est tout ce qui m’importe.

Derniers pas à découvert, heureux de n’avoir pas croisé de protagonistes au risque de les faire déguerpir, je me glisse enfin sous les portes d’une cathédrale végétale constituée de quelques épicéas. Aucun passant qui n’aurait repéré le discret sentier qui monte dans les brimbelliers et qui n’aurait pénétré cette ouverture à peine visible dans les aiguilles ne peut soupçonner ce qui se cache à l’intérieur. Derrière cette « porte » se trouve en effet un soubassement aménagé qui permet même aux grands gabarits de se déployer sans risque de se heurter à des branches. Autre particularité de ces épicéas, il s’y trouve un petit four en pierre. Qui l’a installé et quan ? Je l’ignore, mais l’incongruité me plaît et il était déjà là lorsque j’ai découvert cet endroit après avoir à peu près examiné tous les épicéas ou sapins de l’endroit pour définir ceux qui pourraient m’être utiles !
Diverses ouvertures dans le mur végétal tout autour permettent de surveiller la chaume, ainsi que le plateau au dessus, sans être vu soi-même. Pas forcément idéal, mais confortable lorsqu’il ne s’agit que d’observer, d’autant que deux coulées de part et d’autre permettent de se retrouver en excellente position si toutefois l’activité devait se dérouler dans les environs, et qu’il est très facile depuis ce lieu de bouger discrètement, après avoir repéré à l’oreille les places de brame et à la faveur de la végétation, vers d’autres spots s’il le fallait ! Enfin, le petit plateau au dessus, constitue une place potentiellement forte du brame, où j’ai d’ailleurs vécu dans l’obscurité totale mon premier combat entre cerfs il y a plusieurs années maintenant… un souvenir qui m’avait donné l’impression alors que ma toiture végétale semblerait bien maigre si jamais ces deux là venaient à croiser le bois en se rapprochant de moi ! Au delà de la réelle trouille que j’avais alors ressentie, leur puissance dégagée par les vibrations qui se transmettaient au sol m’avait définitivement offert ce que le brame a de meilleur à offrir à ceux qui s’y intéressent, un concentré de sensations pures.

Rien de tel cette fois-ci. L’horizon commençait à peine à s’éclaircir que déjà les raires devenaient plus rares. Le feu d’artifice ne serait pas pour aujourd’hui. Mais qu’importe, la prise de température avait eu lieu, et les pluies du WE, en refroidissant l’atmosphère, apporteraient je l’espère ce qu’il faut pour que la vallée s’embrase !

Sorti de ma cachette deux bonnes heures après que le dernier cerf ait poussé son raire, je pouvais commencer mon tour d’investigation. Rien à priori n’avait changé, mais j’avais besoin de rafraîchir et de reconnecter mes souvenirs, de me remémorer ces couloirs qui me permettraient éventuellement de passer d’une zone à une autre en limitant au maximum les passages à découvert, de me réapproprier enfin toutes ces petites caches sans lesquelles  les cerfs ou les biches pourraient vous repérer à vue, ou à l’odeur.

Un petit panoramique à 120° permet d’embrasser une vue globale de la chaume. Réalisé en début d’après-midi, il n’a guère de qualité esthétique mais permet néanmoins de mieux comprendre l’endroit.

Un air de Scandinavie dans les Vosges

Vue panoramique de la chaume

Si j’aime particulièrement cet endroit, c’est qu’il s’y dégage une aura particulière. Du fait de ses brumes d’une part, comme l’illustre la photo qui ouvrait ce billet, mais aussi et surtout parce que la vue que cette petite chaume offre à ses visiteurs n’a pas grand chose de commun avec ce qu’il est possible de voir ailleurs dans les Vosges. C’est un peu comme si la Scandinavie s’était invitée dans le massif vosgien, et l’endroit n’a pourtant rien de totalement sauvage puisqu’il s’agissait à la fin du XIXème siècle, et au début du XXème, d’une zone cultivée, où l’on exploitait également la tourbe qui constitue la partie Sud-Ouest de la basse chaume. Il reste quelques ruines des fermes qui s’y trouvaient, et l’on devine sur la gauche du panoramique, le long du sentier, les murets qui devaient probablement favoriser l’ancrage des terres cultivables dans le sol et éviter ainsi l’érosion.

Néanmoins, on peut dire que depuis, la nature y a repris quelques droits. La végétation s’empare peu à peu des ruines, et le tout donne une multitude de caches et autres couloirs où la vie sauvage s’écoule, presque paisiblement si ce n’était la pression cynégétique.
Dans ce désormais labyrinthe végétal, j’ai défini quelques endroits stratégiques intéressants, où les traces de grands cervidés ne manquent pas, tout comme les possibilités de caches ! Voici quelques spots où il me semble intéressant d’affûter… à moins que les cerfs eux-mêmes ne décident de jouter ailleurs. Ces endroits ont été choisi autant pour les qualités de lumière (pleine ou à contre jour), que pour la possibilité qu’ils m’offrent de ne pas me retrouver piéger dans l’incapacité de me déplacer si toutefois les cerfs s’en éloignaient.

Les versants au Nord sont plus encombrés, même si certains ne manquent pas d’intérêt… et il est fort à parier que ce sont ceux qui seront les plus actifs, période de chasse oblige. Ce sont d’ailleurs les plus accessibles et ceux qui disposent du plus de caches, quand ceux situés autour de la chaume offrent les vues les plus esthétiques et dégagées…
Il ne s’agit de toute façon pas de choisir, car ce seront les cerfs qui le feront !

Quant aux cerfs, ils sont bien là, très discret pour le moment, surtout en journée. Deux photos énormément recadrées néanmoins durant mes repérages en sous bois sur le versant Nord… en attendant que cela se décante ! C’est très encombré, et il faut bien reconnaître que, sans le 500mm, je n’aurais même pas tenté : d’ailleurs je n’aurais peut-être même pas vu le cerf dans le viseur 😀 ! L’émotion, elle, était bien là en revanche.

Quand souffle le changement

chevrette, capreolus capreolus

Avant l’aube, chevrette aux aguets

Chaque année je redécouvre les joies de l’automne, ses brumes profondes ou évanescentes, bientôt ses couleurs chaudes échappées de la palette d’un peintre, et les odeurs d’humus et de champignons des sous bois humides. Hélas, aussi, j’en redécouvre les inconvénients avec les lumières rarement idéales, et surtout, les WE chassés qui, dès que le premier coup de feu a retenti, modifient en profondeur le comportement de la faune sauvage…

Chevreuils, capreolus capreolus

Petit groupe

chevrette, capreolus capreolus

De passage…

 

Chaque année à l’ouverture de la chasse, je me dis qu’il va me rester une semaine à quinze jours avant que mes repérages deviennent obsolètes et qu’il me faille modifier moi aussi en profondeur mon approche de la faune devenue, et c’est heureux pour elle, paranoïaque, telle que la moindre alerte même infondée, se solde par une débandade immédiate, souvent désordonnée. Parfois cela ne dure même pas une semaine, et cette année était de celle-ci.

Je viens ainsi de passer une quinzaine frustrante, avec peu d’images car croisant peu de faunes, et des sujets déjà fortement stressés lorsqu’ils daignaient quitter les soubassements végétaux. D’autant plus frustrante que je testais mon nouveau matériel et que je me suis particulièrement entêté à continuer d’exploiter des spots connus pour en cerner le potentiel en le comparant avec celui de mon ancien matériel ! Le bilan de cette phase de tests néanmoins est positive, et si le temps m’a gratifié de ses caprices pluvieux et brumeux de saison – caprices que dit en passant j’apprécie plutôt… et que j’apprécierai plus encore quand les cèpes seront suffisamment nombreux pour faire une bonne poêlée sans pour autant faire de pillage – j’ai tout de même eu de quoi confirmer mes premières impressions sur ces rares occasions, et assez pour juger un potentiel prometteur. Il me faudra cependant dès la semaine prochaine reprendre les affûts que j’avais délaissés ces derniers temps au profit des approches, et notamment regagner les zones sous couverts forestiers où il me sera plus simple de mettre en images une faune plus « détendue », jusqu’à ce que la neige calme les comportements (humains) et rouvrent les grands espaces…

À propos de nouveau matériel, je reviendrai plus en profondeur sur la Dietmar Nill prochainement car je n’en ai pas encore exploré toutes les facettes : je me suis surtout concentré – entêté je vous disais – sur mon nouveau téléobjectif puisque c’est tout de même son usage principal. L’intérêt ne concerne peut-être qu’une poignée de personne, mais le trépied Berlebach a eu plus de succès que je ne le pensais et certains m’ont contactés par email pour savoir quand je ferais celui de la tête Dietmar. Comme il me faut bien imaginer que d’autres se le demandent aussi sans oser en faire la requête, j’essaierai de faire vite, mais pour le moment sachez que je ne l’ai pas oublié !
Avec le retour des brumes (pour les paysages), et parce que entre autres choses je devrais traiter la semaine prochaine de la punaise arlequin (Pentatome rayé) en macro, je devrais pouvoir bientôt boucler ce test de façon assez complète pour en faire un retour constructif : pour le moment, en usage téléobjectif, c’est très bon !

Pour en revenir aux changements que soufflent le titre, ce site devrait en subir prochainement. Cosmétique, un peu car ça me travaille depuis un moment, et architectural, surtout. Je suis donc en train de réfléchir à une version 2.0, et ça fait des mois que ça dure même si je ne suis pas encore certain de ce qu’elle devrait ou non comporter. Le fond, enfin, également devrait évoluer lui aussi, ce qui se traduira probablement par une refonte des galeries, mais pas que, puisque c’est aussi ma façon de faire qui sera en jeu dans les semaines mois à venir.

Du moins, c’est la théorie… 😉

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