Chamois pour tout le monde

La demande m’ayant été faite plusieurs fois par email, je vais faire en sorte de faire apparaître les exifs des images à partir de cet article. Ces exifs apparaîtront sous les images lorsque vous cliquerez dessus pour les agrandir… ou simplement en passant le pointeur de la souris au dessus des images (sauf dans les galeries). Ce supplément s’étendra progressivement au reste des images du site : progressivement car je dois les rentrer à la main, ce qui est un peu long et fastidieux !
Puisque tout le monde ne dispose pas des extensions permettant de les faire apparaître directement, cela m’a semblé être la meilleure façon de faire pour que tout le monde puisse en profiter de manière transparente. En attendant que je trouve éventuellement mieux.
Chamois, Rupicapra rupicapra

Petit déjeuner

Je l’ai déjà dit, je le dis, et je le redirai, la photographie de nature n’est pas une science exacte : de là à vous faire passer des chamois pour des cerfs, il n’y a qu’un pas…

Il y a des semaines, comme celle-ci, où rien ne se passe comme prévu. J’avais anticipé pour diverses raisons une semaine raccourcie, et deux sorties cerfs dont l’une, je le savais, ne donnerait rien (probablement : sans quoi je ne l’aurais pas faite). Si la première a tenu ses promesses : je n’ai effectivement pas vu/entendu un seul cerf… pis j’ai été dérangé toute la matinée par des chasseurs ;  je n’avais en revanche pas anticipé la surprise (du genre mauvaise) qui m’attendait lors de la seconde, où je me suis retrouvé pantois devant un panneau interdisant l’accès à la chaume de mes espoirs Sous des airs de Taïga : route barrée jusqu’au 18 Octobre pour abattage d’arbres et risques de chutes de pierres… !

Imprévu que je pensais compenser en me rendant sur une autre place de brame, non repérée cette année, mais visitée maintes fois par le passé. Gag, de mauvais gout, c’était un autre panneau qui m’attendait, genre « chasse en cours »… ahem !…

N’ayant plus le temps d’engager un plan C, et l’heure avançant tout doucement (replacé dans le contexte, il devait être 6h45), je me suis finalement retrouvé une demi-heure plus tard au sommet du Hohneck, presque surpris, et en route vers les chamois.
Il fait plus frisquet que je ne le pensais, je n’ai pas de polaire car je pensais photographier en sous bois 400 ou 500m plus bas en altitude, et la partie photo s’annonce difficile car je suis dans les nuages, fouetté par une petite bruine que rabat le vent.

Vous ai-je déjà dit qu’il était des jours comme ça, où rien en va ? Non ?…

La période se prêtant à ce genre de déconvenues, il ne faut toutefois pas y accorder trop d’importance et savoir positiver pour rebondir sous peine de rentrer bredouille. Et comme j’avais planifié d’aller voir les chamois durant le mois de Novembre, période du rut, ces retrouvailles sonnaient comme une phase de repérage, anticipé, et une prise de température à environ 1 mois de leur pic d’activité.

N’étant pas revenu sur les hauteurs depuis un an environ, ayant essuyé mon lot d’imprévus cette semaine, je ne prends pas de risque et m’installe quelques minutes plus tard dans une petite dépression sur un versant qui ne m’a que rarement déçu par le passé. Quelques sifflements de chamois au loin m’indique que les mâles commencent un peu à s’échauffer. Un peu trop tôt pour parler de rut, mais quelques scènes observées au loin ne laissent aucun doute sur la mise en route prochaine des hostilités, les mâles se cherchent déjà des poux.

Chamois, Rupicapra rupicapra

Chamois dans la brume

J’allais me rapprocher d’un groupe d’une vingtaine d’individus non loi et à la faveur d’un monticule, quand j’aperçois un mouvement sur ma droite. Un mâle satellite solitaire m’a vu bouger, mais comme il fait encore très sombre, et que je ne me suis pas totalement relevé, il ne sait pas trop ce qu’il a vu. S’ensuit alors une longue période où il s’approchera de moi, poussé par sa seule curiosité, et toute une phase où il fera semblant de brouter tout en relevant rapidement la tête pour essayer de trahir un mouvement suspect. Probablement du fait du rut qui se rapproche, un jeu qui ne dure habituellement qu’un quart d’heure durera cette fois-ci une bonne demi-heure trois quart d’heure ! Les premiers clichés (voir « Chamois dans la brume » ci-dessus) se font à 1/10 de seconde et 6400 iso, avec une netteté qui au 500mm confirme que mon choix quelques semaines plus tôt d’un trépied en bois Berlebach et d’une tête pendulaire Dietmar sont judicieux avec une telle longueur focale (équivalente à 750mm du fait du capteur APS-C), et pour dire vrai, lorsque j’ai commencé cette sénace, je n’avais encore jamais déclenché avec des vitesses aussi basses et me demandais ce que ça allait donner comme déchet. Il fut très faible… et à chaque fois dû à l’opérateur (notamment sur des tentatives de filés qui ont échoués), ou aux mouvements du sujet. J’en suis désormais totalement convaincu, ce duo offre une stabilité redoutable assez facile à exploiter.

Chamois, Rupicapra rupicapra

Surveillance du domaine

Très rapidement, bien qu’il me sache présent et me regarde de temps à autre, ce Chamois se désintéressera de moi paissant à des distances allant d’une petite quinzaine de mètres à quelques mètres seulement… parfois trop près pour faire une image au 500mm ; ce qui explique le peu d’images d’ambiance et la forte proportion de portraits dans ma sélection. Une prise de température utile, donc, et qui me montre que je devrai reculer ma position habituelle lorsque le rut battra son plein !
La lumière ne reviendra jamais vraiment durant cette séance, mais j’aurai néanmoins eu beaucoup de plaisir à partager cette intimité avec ce bouc qui aura accepté ma présence jusqu’au bout, au point qu’une fois repu, alors qu’il siestait derrière un sorbier, je suis reparti en rampant, soucieux de ne pas le déranger, il releva à peine la tête lorsque je me suis relevé à une cinquantaine de mètres ! Si j’avais soupçonné cela, je me serais éloigné avant pour aller faire des photos du groupe qui, désormais redescendu, n’était plus accessible. Mais l’heure n’était pas aux regrets, car, ma carte mémoire pleine, et les quelques scènes observées au cours de cette journée m’apparaissaient comme autant de signes encourageants à l’horizon de la mi-Novembre, rendez-vous est pris.

La suite sous forme de galerie… il n’y a plus qu’à imaginer le vent de face qui m’apportait le doux parfum de mon acolyte du jour, à peine dilué dans les brumes  🙂
À noter qu’hormis pour l’image qui inaugure l’article, les images sont placées dans l’ordre de prise de vue, ce qui est un bon moyen de comprendre comment la « lumière » a évolué ce jour là presque aussi fluctuante que la distance du chamois !… mais place aux images.

Vous pouvez bien entendu me contacter pour toute demande d’informations complémentaires.