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2013Sortir en nature par temps froid
Il n’est pas toujours facile de s’extraire de sous la couette pour sortir en nature lorsque les températures extérieures naviguent en dessous de zéro degré. Ces conditions sont pourtant l’occasion d’observer une nature qui, figée, se montre tour à tour radieuse, si le soleil veut bien se montrer, ou mystérieuse, si ce sont les brumes qui l’enlacent. Un plaisir qui doit le rester et qui le restera si vous prenez la peine de vous vêtir convenablement. Cela semble une lapalissade, pourtant, s’il est relativement facile de trouver de quoi s’habiller chaudement sous nos latitudes, il est plus difficile de combiner un confort thermique relatif à l’arrêt au même confort thermique en phase de déplacement, et vous pourrez multiplier les couches techniques autant que vous le voudrez, ou pourrez, elles ne vous serviront à rien une fois que vous serez trempés de sueur.
Un rafraîchissement… des idées, étant parfois bénéfique, et quelques fois nécessaire, je vous invite à lire, ou relire, l’article que j’avais écrit sur le sujet en Février dernier. Il aborde l’habillement par temps froid sous l’angle du photographe/observateur nature, mais est largement extensible à toutes les activités extérieurs, actives, passives, ou mélangeants les deux.
Lien vers l’article : Se protéger du froid en photographie nature
J’y aborde la notion de système (certains d’entre vous sont probablement familiers du système 3 couches), et n’ai pas changé grand chose à celui que je présente dans cet article qui reste, selon ma propre expérience, une excellente base de départ qu’il vous sera toujours possible de faire évoluer ensuite afin de mieux coller à vos propres besoins.
Afin de l’améliorer dans le cadre de ma pratique, j’ai remplacé cet automne le pantalon Bergans Venabu – qui reste mon choix par temps sec et clément – par un Norrona « Heavy Duty Hybrid Pants » Dovre (lien site de la marque). C’est un pantalon hybride auquel je fais référence dans mon paragraphe sur le Venabu, et s’il est effectivement un peu plus bruyant qu’un pantalon en coton ou polycoton, ses empiècements en membrane sur les fesses et aux genoux permettent de s’agenouiller ou s’asseoir en terrains humides tout en restant sec. Sa matière principale, le polyamide, est relativement fluide (sensation de coton au toucher), (très) déperlante, très coupe vent, et avec le grammage élevé dans lequel est proposé ce pantalon, très (très) résistante à l’abrasion et à la pénétration de tout ce qui pique (épines, ronces, etc…). Il intègre de plus des crochets en bas des jambes qui permettent de le fixer aux lacets des chaussures ce qui transforme le bas de pantalon en guêtres. Je le teste depuis 2 mois, et c’est vraiment très efficace dans l’ensemble. C’est cher, mais si vous en avez l’utilité, c’est probablement ce qui se fait de mieux en ratio confort/performance.
Enfin, je vais changer les gants de ski (très bruyants) qui me servaient durant les phases d’attente en affût par des gants en laine feutrée (Outdoor Designs Tyrol). C’est (très) chaud, assez coupe vent, relativement étanche à l’eau tant qu’il ne s’agit que de neige (la laine feutrée est très hydrophobe), ça ne me semble pas trop fragile, et ils sont surtout totalement silencieux. De plus, dans le cadre de ma pratique, ils me permettent d’accéder aux fonctions principales de l’appareil photo sans avoir à les enlever (pour les réglages fins et/ou l’accès aux menus de l’appareil, il faudra en revanche les retirer). Ce dernier point n’était pas recherché, mais par très grands froids, ce sera un avantage indéniable ! Je n’ai pu que les essayer pour le moment, mais nul doute qu’en combinaison de sous gants en laine et gants en cuir (afin de parfaire l’effet coupe vent et protéger les sous gants de l’humidité), ils représentent potentiellement le maître choix que je recherche depuis un moment !
En respectant ces quelques bases, sortir de votre lit, puis à l’extérieur même par temps froid, ne devrait plus être un calvaire, et peut-être devenir un plaisir !
À bientôt,
Hervé
Chiffre Sept
Salut,
Il est vrai que le rapport année/coût est profitable au consommateur, dans le cas de ton article. Après, il faut faire confiance à ces marques et cela m’est devenu difficile… C’est le fond de ma réaction ! Il demeure que le coût de la photo nature/animalière est conséquente et les jeunes sont les premiers à victimes de cette politique des prix trop élevés. A l’apparition du reflex numérique, je peux comprendre le prix ! Actuellement, cette technologie est aboutie et une baisse des boîtiers serait un geste noble de la part de ces grandes marques.
RvB
Salut, JM,
Oui, je suis d’accord avec toi sur le fond. C’est pour ça que je n’hésite pas pour ma part à mixer des éléments très peu chers (souvent d’une grande enseigne de sports dont le nom s’étale sur fond bleu) avec d’autres bien plus chers, mais uniquement lorsque le bon-marché n’a pas convenu, ou montré des limites qui devenaient gênantes. L’efficacité m’importe plus que le prix, et s’il n’est pas toujours nécessaire de mettre plus, certains vêtements peu chers ne font clairement pas l’affaire soit en terme de conception, soit en terme d’endurance et le prix de ces défaillances se paient en caisse sur le long terme.
Mais là où ça se complique c’est que certaines marques très onéreuses ne remplissent pas toujours non plus les critères qualitatifs revendiqués. La confiance n’a pour moi rien à voir, je ne fais pas confiance non plus par défaut à ces enseignes, et ces achats se font toujours pour moi après une longue enquête sur les réelles plus-values apportées, et dans le cas de ce pantalon, de retour par des hommes de terrain. Mais, je ne conseille bien évidemment pas de mettre autant si l’usage n’est pas là : ou alors pour se faire plaisir, mais ça n’a plus rien d’objectif ou d’argumenté. Pour qui en aura l’usage en revanche, si le vêtement a fait ses preuves, c’est définitivement rentable.
Pour les APN, il est clair que la qualité se paie là aussi par une surfacturation abusive, et hélas, que la démocratisation de ces technologies s’accompagnent le plus souvent de limitations (le plus souvent logicielles) mesquines ! La noblesse n’a je crois (hélas) plus grande valeur décisionnaire dans des organismes toujours plus avides de rentabilité…
J’avais bien compris ton intervention, mais crois bien que ce choix ne s’est pas fait en confiance béate de mon côté ! (prudence en dépit de laquelle il reste toujours une part aléatoire de réussite… une enquête ne remplace pas la réalité du terrain et l’usage propre de l’utilisateur)
Chiffre Sept
Un bel article, technique et une belle image… Par contre, ton pantalon c’est du luxe !!!!
RvB
Merci JM !
Oui, au prix catalogue, on peut dire que c’est effectivement du luxe !
Mais après mon hypothermie lors du rut du renard l’année dernière, je me suis dit qu’il ne fallait plus réitérer cela ! Comme je ne supporte pas les pantalons avec des membranes intégrales, l’hybride était la solution, et comme j’ai eu le mien en Angleterre pour moins de 100€ (pas de secret, c’est avec un gros bon de réduction suite à renvoi/remboursement de matériel), cela minimise un peu le coup de folie : et s’il me dure 8+ans comme mon Fjallraven en G1000, alors j’aurai définitivement oublié son prix lorsqu’il sera bon à changer ! En contrepartie, les gants sont quasiment donnés par rapport à leurs performances thermiques ! 😀
Phédrienne
Toujours aussi pointu dans les conseils précis et qui éviteront aux maladroist ( ou aux étourdies telles que moi) de sacrées déconvenues ( doigtst gelés, pieds trempés etc). Je partage !
RvB
Piqûre de rappel, et de saison, même pour les rebelles des aiguilles dont je suis ! Merci pour ton passage, et pour le partage !!