21
2013D’or et d’aurore
Cette année, les insectes foisonnent dans les friches, et cela contraste avec l’année précédente qui a été d’une pauvreté jamais observée en terme micro-faunistique, que ce soit par moi, ou par d’autres si l’on suit l’écho des fora. Après une année « sans », les populations restent bien entendu (très) fragiles, et il faudra encore quelques années « de mieux » pour qu’elles retrouvent leur abondance passée… mais j’accueille pour ma part ce regain de forme avec un sourire tant l’année dernière m’avait alarmée par bien des points. Comme il m’est toutefois encore impossible de dire si cette observation est un phénomène local ou s’il peut être généralisé, recevez donc ce cri de joie, et du cœur, avec quelques précautions qui ne pourront être levées que si cette amélioration se voulait globale afin de perdurer. Cette profusion m’a en tout cas inspiré un petit travail en macro.
À propos, la macro et moi, c’est un peu comme une longue histoire d’amour complexe, une suite d’attirances et de répulsions qui rythment ma pratique ainsi, tour à tour, prolifique ou désertique. J’ai fait de la macro bien avant de me lancer dans la photo de mammifères, et je ne cerne pas toujours très bien ce qui entrave parfois ce type d’images chez moi, mais j’accueille toujours avec joie les phases où je puis à nouveau mettre en images cette vie qui n’a de micro que le nom puisque de sa bonne santé dépendent bien souvent tous les échelons d’un biotope.
Pas d’enjeux aussi importants que l’équilibre d’un biotope dans ma contribution du jour, toutefois, qui se veut bien plus légère et s’intéressera plus à la mise en esthétisme de deux espèces estivales plutôt faciles à rencontrer dans nos contrées, plutôt qu’aux mécanismes qui régissent leur santé.
Ce petit extrait fait écho à l’article : Dans les friches,… ou presque ! ; et met en scène Zygènes de la filipendule et Demi-deuils dans les lumières de l’aurore. À défaut de rosée du fait de précipitations absentes ces dernières semaines, j’ai travaillé avec un objectif macro de 150mm, à contre jour pour essayer de retranscrire au mieux les ambiances dorées et saturées propre à l’aurore, avant que la lumière ne durcisse trop, ce qui ne laisse hélas qu’une maigre fenêtre de travail en ce moment.
Les papillons Demi-deuils étant les plus prompts à se mettre en mouvement, en particulier lorsque les conditions sont sèches, c’est en leur compagnie que j’ai commencé ma séance, même si je ne suis pas parvenu à trouver un fond à ma convenance lors de cette séance du fait d’un faible nombre de sujets : ils étaient pourtant nombreux à papillonner lorsque l’air s’est réchauffé, à moi donc de mieux les débusquer !
C’était ensuite au tour des Zygènes de la filipendule d’attirer mon objectif. Ils ont l’avantage d’être assez calmes, et la stabilité de leur vol me laisse même quelques espoirs d’en saisir en vol, quoique je bute pour le moment sur l’esthétisme de la composition, ne travaillant pas avec un piège photographique !
Phédrienne
Très jolies images de papillons et informations très rassurantes; pas vraiment confirmées en région Rhône Alpes mais néanmoins un très léger mieux semble s’amorcer. Quant aux relations complexes avec la macro, elles illustrent sans doute la complexité de ta recherche global et surtout son exigence; En tout cas, on en redemande !
RvB
Merci pour tes mots Phédrienne, voila qui va m’inciter à persévérer !
Si les informations sont rassurantes dans mon secteur, je dois cependant préciser deux choses.
La première est que mon secteur de jeux s’est relativement réduit en ce sens que je n’utilise plus ma voiture, ce qui n’était pas encore le cas dans les mêmes périodes l’année dernière où je m’étalais donc sur une superficie bien plus grande : j’entends par là qu’il est possible que je bénéficie d’une diversité très localisée, donc illusoire.
La seconde, très probable à mon avis, est que les fauches des champs cette année ont été très retardées par le mauvais temps, ce qui a sans aucun doute concouru à une prolifération d’insectes par préservation de leur habitat… insectes qui se concentrent désormais dans les quelques friches trop peu nombreuses laissées intactes.
En tout état de cause, je devrais avoir une vision plus claire des choses lorsque je me serai rendu sur les tourbières que j’avais visitées l’année dernière. Elles seront un point de comparaisons plus directes que ces friches dans lesquelles je ne m’étais pas rendu avant cette année !
Amitiés !